Il y a trente ans presque jour pour jour (le 31 mars 1988 exactement) mourait G. Lévis alias Sinclair, alias Sylvia, de son vrai nom Jean Sidobre. Il était né en 1924 à Toulouse. Sa longue carrière connait deux périodes : la première et la plus longue, il la consacre à l’illustration et à la bande dessinée. Il publie après-guerre dans Marius, Le Hérisson (une adaptation des aventures d’OSS 117 d’après Jean Bruce). On voit ses pages dans la presse BD (L’Intrépide, Mireille). Il adapte en bande dessinée les aventures du célèbre personnage d’albums pour enfants Caroline, d’après Pierre Probst et travaille également pour le magazine pour jeunes filles anglais Patty. Mais son plus grand titre de gloire pour cette première période est d’avoir illustré pour la Bibliothèque rose tous les volumes des très populaires séries Le Club des Cinq et le Clan des Sept de la romancière britannique Enid Blyton.

En 1978, soit dix ans avant sa mort, changement radical, il décide de travailler dans le champ de la bande dessinée érotique. Pour cela, il adopte un nom de plume calembourgeois (G. Lévis de Monage, bientôt raccourci en G. Lévis, qui deviendra finalement Georges Lévis) et publie dans les revues spécialisées les aventures de Liz et Beth, une brune et une blonde embarquées dans des aventures vaguement policières, prétexte à de fréquents déshabillages. Les albums paraissent chez Glénat et Dominique Leroy. Lévis publie ensuite dans Charlie Mensuel (Mémoires d’une entraîneuse) puis L’Echo des Savanes (Les Perles de l’amour et Dodo, 13 ans). Il meurt donc en 1988 en plein milieu de la réalisation d’un ouvrage qui sera plus tard repris par Erich von Götha. Ses histoires, dont certaines ont pour cadre principal un bobinard, sont à la fois rétro et délurées.

Le strip de Jean Sidobre que possède le musée date sans aucun doute de la première partie de sa carrière. Il s’agit d’une bande muette extraite d’une histoire de pirates intitulée Theresa dont il n’a pas été possible pour l’instant de déterminer le support de publication. On notera le travail très classique sur le noir et blanc et l’expressivité des deux personnages.