En 1974 paraît aux éditions Nathan Tiriel l’héritier d’un monde, bande dessinée de Raymond Poïvet sur scénario de Jean-Pierre Dionnet. Ce dernier, qui préparait alors un projet de revue qui deviendra Métal Hurlant a fourni au grand maître du dessin réaliste français un récit entre science-fiction et fantastique. Tiriel permettait à Poïvet de renouer, d’une certaine façon, avec la veine des Pionniers de l’espérance, série de SF pionnière en France qui avait déroulé ses fastes dans les pages de Vaillant/Pif avant que la rédaction de l’hebdomadaire ne congédie brutalement son dessinateur vedette après près de trente ans de bons et loyaux services.

Mettant en scène un jeune adulte qui va par mégarde trouver le passage vers un monde parallèle dont il va devenir, après bien des péripéties, le souverain, Tiriel permet à Poïvet de faire une fois de plus la démonstration de son goût pour les mondes imaginaires. Cette première page plante l’intrigue dans le contexte peu glamour d’une banale maison de banlieue. Les suivantes vont rapidement changer de registre et emmener le lecteur dans décors étranges et dépaysants.

Une brève suite à Tiriel, Retour à Golgondoza, paraît en 1982 dans Métal Hurlant, toujours sur scénario de Jean-Pierre Dionnet.