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Résumé
Gordo est un strip particulier dans l’histoire de la bande dessinée étasunienne. D’abord parce que lancé en 1941 par Gustavo Montano «Gus» Arriola (1917-2008), il a été publié sans discontinuer jusqu’en mars 1985, sans que quasiment jamais son auteur ne s’entoure d’assistants ou ne passe le relais à un successeur. Ensuite parce que le thème général de Gordo - la vie quotidienne d’un groupe de personnages hauts en couleur -, s’il n’est pas révolutionnaire, s’applique ici à une communauté peu représentée dans la bande dessinée US: les Mexicains. Le personnage principal (qui donne son nom au strip) est un gros cultivateur de haricots, qui vit dans un petit village fictif du Mexique. La bande, cultive d’abord les clichés « folkloriques » sur les défauts supposés (la paresse, la sieste) de Mexicains qui s’expriment en anglais avec un puissant accent espagnol. Elle remporte un joli succès initial, dans un registre proche de celui du Li’l Abner d’Al Capp. Lui-même fils d’un immigré mexicain et élevé dans une famille hispanophone (il prétendait avoir appris l’anglais en lisant les pages de bande dessinées dans les suppléments dominicaux des quotidiens US), Gus Arriola se rend bientôt compte que sa série est unique en son genre et prend conscience de sa responsabilité. Il décide d’abandonner la caricature, infléchit le ton général de la bande: la psychologie des personnages gagne en complexité, Gordo mincit un peu et l’humour se fait infiniment plus subtil. En 1947, Gordo achète un bus défraichi dénommé «La Cometa Halley» (La Comète de Halley) qui devient un en propre personnage de la série. Sept ans plus tard, Gordo abandonne les haricots et devient chauffeur de son bus, dans lequel il transporte les touristes américains en villégiature au Mexique. Gordo se doit de renseigner les touristes qu’il guide sur les monuments et la culture mexicaine (et Gus Arriola doit faire de même pour ses lecteurs, lui qui mit pour la première fois les pieds au Mexique en 1961). La bande devient une sorte de vitrine permanente du Mexique aux États-Unis, le but déclaré d’Arriola étant, selon ses propres termes «de maintenir au fil des ans, jour après jour, une perception positive du Mexique, sans être politique». Il semble qu’il y soit parvenu, puisqu’on crédite Arriola de la première introduction de termes tels que «hasta la vista», «burrito», «compadre», etc. dans l’américain parlé. Admiré de ses pairs (Charles M. Schulz a déclaré que Gordo était «sans doute le strip le plus magnifiquement dessiné dans l’histoire du genre»), Arriola avait été dans sa jeunesse étudiant d’art à Los Angeles, avant de travailler comme animateur pour les studios Screen Gems (Krazy Kat) et MGM (Tom & Jerry), puis de se lancer dans la bande dessinée. Le strip que nous présentons aujourd'hui, qui date des tout débuts de la bande, est très clairement influencé par l’esthétique du dessin animé. On remarquera dans les bulles la retranscription phonétique des déformations que les personnages font subir à l’anglais qu'ils parlent.
Type d'œuvre
Planche
Droits
droits réservés
Source
musée de la bande dessinée - la Cité internationale de la bande dessinée et de l'image
Cote
89.12.10
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