On ne sait rien de l’artiste qui se cache dernière le nom de Pierre La Police. Aucune biographie pour glaner des éléments sur son parcours, pas d’interview disponible pour se faire une idée du personnage. La seule photo de lui qui circule est en fait celle d’un musicien argentin de tango d’avant-guerre, qu’il semble avoir détournée. Il sévit dans les revues et chez les éditeurs français depuis 1993, se signalant par des pages à la laideur très étudiée et par des constructions narratives qui empruntent souvent aux canons du feuilleton, jouant de manière décalée sur les notions de suspens et de coups de théâtre, tombant chez lui le plus souvent à plat. Les titres de ses livres sont obscurs et ampoulés, et son œuvre entière fonctionne comme une ode ambiguë à la junk culture contemporaine, qu’il ne cesse de détourner et recycler d’une manière qui peut sembler aléatoire. Le musée possède une planche et une mise en couleur des aventures de Fongor et les deux Thémistècle, héros paradoxaux qui semblent tout droit sortis d’un freak show. Le travail de Pierre La Police provoque des réactions tranchées d’adhésion ou de rejet. On ne peut cependant lui dénier un vrai talent de narrateur.