Homme de presse, éditeur, dessinateur, scénariste, Marijac (1908-1994) est l’un des grands noms, aujourd’hui un peu oublié, de la bande dessinée française. Il a dessiné des dizaines de séries, dans tous les genres, écrit des histoires pour Poïvet, Gloesner, Marin, Calvo, Liquois, Mathelot, Le Rallic, Cazanave…, soit la crème des dessinateurs réalistes et comiques de son époque. Comme éditeur de presse, l’histoire a retenu de son infatigable activité la parution, entre 1944 et 1963 de l’hebdomadaire Coq hardi, qui connut un énorme succès dans l’immédiat après-guerre auprès des jeunes lecteurs français. En tant qu’auteur complet, on se souvient des Mousquetaires du maquis, qu’il crée pendant le Seconde Guerre mondiale dans la clandestinité de la Résistance auvergnate, et de Jim Boum, bande d’aventures qu’’il dessine dès 1931 (c’est sa première série marquante), pour Cœur Vaillant, avant de la poursuivre dans Coq Hardi. Les premiers épisodes sont humoristiques, mais à partir de 1934 il opte pour une tonalité et un style graphique plus réaliste, qu’il conserve ensuite jusqu’à la fin. La planche présentée aujourd’hui, extraite de l’épisode La Piste infernale a été publiée dans le numéro 71 de Coq hardi, en 1947. Le style solide et un peu raide de Marijac quand il dessine «réaliste» est immédiatement reconnaissable. On ne peut qu’être frappé par le découpage particulièrement très serré et complexe de la page, ainsi que par l’omniprésence des textes (une seule case est muette).