L'armure, histoire complète en quatre demi-planches. Entre 1904 et 1914 (?).
Auteur d'histoires « à costumes plutôt que de récits historiques, Ymer nous intéresse notamment parce qu'il est l'un des premiers dessinateurs à sacrifier au médiévisme. Avant lui, on ne peut guère citer, dans ce registre, que certaines images d'Épinal et un récit inachevé de Christophe, Le Baron de Crarnoisy. Généralement situées dans des contrées imaginaires, les histoires d'Ymer sont peuplées de rois et de reines, de chevaliers et de tziganes. Le nombre et l'importance des personnages féminins doivent être soulignés.
Les protagonistes respectent toutes les conventions du jeu théâtral, et retrouvent des attitudes chères aux peintres d'Histoire, qu'Ymer a manifestement étudiés. L'afféterie de certaines poses et l'encrage un peu mou tendent à féminiser les héros censément virils. Si les personnages sont dessinés avec soin, les arrière-plans sont souvent esquissés avec négligence, alors que de nombreuses ouvertures (portes et fenêtres) creusent pourtant l'espace.
On notera quelques plans rapprochés dans la deuxième demi-planche.
On sait fort peu de choses sur Ymer, dont la signature était sans doute un anagramme de Rémy. ll a participé notamment à « L'Illustré », « Images pour rire », « Mon journal », « Les Belles Images » et « La Jeunesse Illustrée ». Toutes les pièces détenues par le Musée se présentent sous la forme de demi-planches divisées en six vignettes régulières, conformément à la mise en page canonique.des publications Fayard ; elles conservent les traces d'une esquisse très légère exécutée au crayon bleu.