Aristide Perré (1888-1958) reste dans l’histoire comme l’un des dessinateurs des Pieds Nickelés. C’est en effet lui qui reprend le trio à la mort du créateur, Louis Forton, disparu à l’âge de 55 ans en 1934. Perré va faire vivre Filochard, Croquignol et Ribouldingue pendant quatre ans, avant de revenir à des créations personnelles. La reprise de Perré se caractérise par la continuité : il conserve le dispositif du texte sous l’image (texte ici absent, car fabriqué séparément sous forme de typographie), et s’efforce avec succès de perpétuer l’univers inventé par Forton. Son graphisme, clair et efficace à défaut d’être révolutionnaire, se situe dans le droit fil de la première période de la série : on reconnaît aisément les héros, qui conservent leurs particularités physiques et vestimentaires, et se signalent plus que jamais par un culot sidérant. À Perré succèderont Albert Georges Badert puis Pellos qui, à partir de 1948, n’hésitera pas à moderniser la série, introduisant les bulles de dialogues et un graphisme plus dynamique. Pellos la dessinera jusqu’en 1981, soit 33 ans, ce qui constitue une sorte de record. Quant à Perré lui-même, il poursuivra, après les Pieds Nickelés, une carrière entamée dans l’entre-deux-guerres, consistant uniquement à placer des dessins et histoires comiques dans la presse satirique. Il dessinera tout autant après la guerre, dans le registre comique que signalent les titres de ses séries : Lamalice et Gourdiflo, La Famille Bigorno, Zigoto. Les notices biographiques qui lui sont consacrées indiquent qu’il avait, vers la fin de sa carrière, créé sa propre agence de publicité et exerça même un temps comme acteur de théâtre et chanteur. Un homme éclectique.
Type d'œuvre
Planche
Droits
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Source
musée de la bande dessinée - la Cité internationale de la bande dessinée et de l'image